Dans cet article je vais m’attaquer au sujet des produits laitiers, ce qui risque de déranger ! Ce fut ma première prise de conscience : les messages délivrés par les services officiels, à grands coups de publicité, servent à soutenir les grands lobbys de l’industrie agroalimentaire, et tout ça au détriment de notre santé. Alors le lait et les produits laitiers sont’ils aussi bon pour la santé que les messages publicitaires insinuent ?
1- Les produits laitiers, nos amis pour la vie ou mauvais pour la santé?
Vous souvenez-vous de « l’appel » à la radio de Pierre Mendes France, alors président du conseil le 18 septembre 1954 ? Il annonce que les écoliers se verront servir chaque jour un verre de lait avec du sucre de quoi les rendre « studieux, solides, forts et vigoureux ». Ma maman s’en souvient bien ! Elle qui est intolérante au lait (certainement une intolérance au lactose) s’est vue forcée de boire le lait, cet aliment indispensable pendant des années… Vous noterez également que c’était du lait sucré….
Aujourd’hui heureusement nos chères têtes blondes n’ont plus l’obligation de consommer du lait à l’école. Mais nos chers producteurs de lait continuent avec des messages « santé » puisque selon la recommandation du PNNS (Programme national nutrition santé) il faut consommer une grande quantité de lait et de produits laitiers. Il est question ici de 3, voire 4 produits laitiers par jour pour les enfants, les adolescents et les personnes âgées. Le postulat matraqué par nos chers lobbyings est le suivant :
« Les produits laitiers sont nécessaires pour apporter le calcium et lutter contre la décalcification. C’est un aliment complet et un facteur indispensable à une bonne santé ».
En tant qu’être humain, nous faisons partie des mammifères. Mais pouvez-vous me citer un seul mammifère sauvage qui boit du lait à l’âge adulte ? Pire, aucun animal n’aurait l’idée de se nourrir avec le lait d’une autre espèce. La simple observation de la nature montre que le lait est réservé aux premiers mois de la vie, et exclusivement dispensé par la mère.
2- Que disent les études ?
Suite à ce constat, j’ai décidé de faire un travail de recherches afin de connaître les études médicales sur le sujet au lieu de baser mon alimentation (et par conséquent ma santé) sur de simples intuitions.
J’ai donc trouvé plusieurs études qui me paraissent intéressantes et certaines expliquent que des apports importants de calcium (mais il n’est pas dit de lait !) permettent de diminuer les risques :
- D’ostéoporose (Calcium intake and bone mass: a quantitative review of the evidence)
- D’hypertension (Dietary calcium and blood pressure: modifying factors in specific populations)
- De cancer du côlon (Basic and clinical investigations of dietary calcium in the prevention of colorectal cancer)
Tandis que d’autres incriminent les produits laitiers dans l’augmentation des risques de :
- Allergies et du diabète chez l’enfant (A Bovine Albumin Peptide as a Possible Trigger of Insulin-Dependent Diabetes Mellitus—Milk Proteins in the Etiology of Insulin-Dependent Diabetes Mellitus)
- Infertilité (Adult hypolactasia, milk consumption, and age-specific fertility)
- Sclérose en plaques (Correlation analysis between bovine populations, other farm animals, house pets, and multiple sclerosis prevalence)
- Certains cancers comme celui de la prostate, de l’estomac ou des poumons (A Prospective Study of Dietary Fat and Risk of Prostate Cancer—Diet and risk of gastric cancer. A population-based case-control study in Sweden—Dietary Beta Carotene and Lung Cancer Risk in U.S. Nonsmokers)
- Cataracte chez la personne âgée
C’est en faisant ce travail de recherche qu’il m’est apparu nécessaire de revenir à une alimentation plus naturelle.
3- Bonne nouvelle : on peut s’en passer !
a- Les sources de calcium
Le calcium existe partout, en moyenne, l’homme absorbe 30 % des sels de calcium contenus dans les aliments. Le calcium des laitages est absorbé il est vrai à hauteur de 32 %, mais celui des légumes crucifères (brocoli, chou de Bruxelles, chou frisé, chou chinois…) est bien plus élevé puisqu’il peut aller jusqu’à 61 %. Vous trouvez également plus de calcium dans les eaux ou les arêtes des petits poissons (anchois, sardines…).
Sachez que 84g de chou chinois ou 3 verres d’eau riche en calcium (exemple : Contrex, Courmayer, Hepar) vous apporteront autant de calcium « utile » qu’un verre de lait (soit environ 240g).
b- La fuite du calcium
C’est un matin, en voyant ma maman mettre du lait dans son café, comme tous les matins, alors qu’elle y est complètement intolérante que je me suis posé cette question : « devons nous consommer du calcium ou éviter d’en perdre ? » L’os est un tissu vivant en perpétuel renouvellement, qui gagne et perd du calcium. On peut bien sûr, comme ma maman et de nombreux médecins, voir dans l’ostéoporose une maladie que l’on prévient en mangeant toujours plus de calcium, mais essayons de voir les choses sous un autre angle et au contraire de prévenir cette maladie en empêchant les fuites de calcium osseux d’être supérieures aux apports de calcium alimentaire.
c- Mais comment empêche-t’on la fuite du calcium ?
Le calcium se dissout dans un milieu acide. Notre alimentation fournit des ions hydrogène, ammonium et sulfates (acides) et bicarbonate (basique). Toute la vie, le corps s’efforce de n’être ni trop acide ni trop alcalin ; il tente de se maintenir dans ce qu’on appelle l’équilibre acide-base. Lorsqu’il y a trop d’acide, c’est mauvais pour notre santé, car l’organisme puise dans le minéral osseux pour rétablir l’équilibre. Les os se fragilisent.
Dans les aliments les plus acidifiants, nous trouvons, en bonne place, justement le fromage (Fromage de chèvre sec, Fromage à pâte ferme environ 14 % MG type Masdaam à teneur réduite en MG, Emmental, Comté…).
Et s’il est encore besoin de le dire, évitez les boissons type « cola » riches en phosphore qui en précipitant le calcium en réduit son absorption.
4- Par quoi remplacer le lait et les produits laitiers ?
Vous ne devez pas voir les aliments que je vous propose ici comme des denrées de substitutions, mais plutôt comme des aliments originaux qui vont vous permettre d’innover, de créer une nouvelle cuisine goûteuse et légère, alliant plaisir gustatif et atouts pour la santé. Voici donc un petit récapitulatif.
a- Remplacer le lait de vache, de brebis ou de chèvre
Préférez leurs les « laits » végétaux à base de céréales, légumineuses ou oléagineux.. Ils sont délicieux, nutritifs, plus digestes et sans cholestérol. Le lait de riz avec sa saveur douce et peu prononcée se mariera à merveille avec tout vos plats sucrés et salés. Si vous souhaitez donner une touche exotique à vos plats, choisissez le lait de coco (une merveille dans les veloutés chauds !). Le lait d’amande est mon préféré avec sa texture onctueuse. Le lait de soja, avec sa touche légèrement amer, je l’utilise dans les préparations salées.
b- Remplacer le beurre
A la place, vous préférerez utiliser des margarines (attention de bien lire les étiquettes, car certaines contiennent des traces de lait), mais personnellement j’utilise des huiles végétales de première pression à froid, car il est facile de les varier, l’huile de noix pour son coté gourmand, l’huile de sésame pour sa touche originale, l’huile de colza avec son petit goût noisette, l’huile d’olive qui fait chanter le sud…. Et pour les gourmands et gourmandes comme moi, essayez les purées d’oléagineux ! un vrai régal en pâte à tartiner. Surtout quelles sont très intéressantes nutritionnellement, car riches en acides gras insaturés et en fibres. Quelle merveille dans les purées, les gâteaux ou les veloutés !
c- Remplacer la crème fraiche
Elle peut facilement être substituée par des crèmes végétales à base de soja, riz, amandes, coco.
d- Remplacer les fromages
Pour les fromages, pourquoi n’essayeriez-vous pas le tofu fait avec du soja ? Vous le choisirez ferme et vous le laisserez macérer dans des liquides parfumés en raison de son goût neutre.
e- Remplacer les yaourts
Les yaourts à base de lait seront remplacés par des yaourts à base de soja
f- Remplacer les crèmes glacées
Elles seront substituées par des sorbets (encore une fois, lisez bien les étiquettes)
Vous aurez remarqué qu’avoir une alimentation sans laitage n’est pas synonyme de manger « sans », mais de manger « avec ». Manger avec de nouveaux produits vous invitant ainsi à découvrir de nouvelles saveurs, de nouveaux plaisirs gustatifs.
En effet, il ne s’agit pas de manger votre purée de pommes de terre sans lait, beurre et/ou fromage, mais plutôt de la manger avec une bonne cuillère à soupe de purée d’amandes et une pincée de noix de muscade. Vous venez de préparer un autre plat, différent, meilleur pour votre santé, tout aussi savoureux que celui que vous aviez l’habitude de préparer et de manger sans que cela ne vous prenne plus de temps !Loin de moi de faire l’apologie, en tant que flexitarienne, de supprimer totalement de votre alimentation les produits à base de lait ou de ne plus consommer de lait de vache, mais sachant qu’à long terme il présente de gros inconvénients, je n’en mange que quand l’occasion se présente. Je veux dire que, sauf cas de nécessité absolue, le fanatisme est un ghetto antisocial qui ne se justifie pas. C’est comme pour le stress, il suffit de ne pas dépasser nos limites de capacité de gestion.
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